Plans de clavier

Les plans de clavier (parfois improprement appelés tablatures) donnent la disposition des notes sur les différentes touches du clavier. Vous trouverez ici une sélection des plans de clavier les plus courants.

Plans de clavier vierges

Vous trouverez ici des modèles vierges à imprimer, pour mettre au point votre propre plan de clavier.

Système irlandais (deux rangs)

C'est le système utilisé en majorité en Irlande. À la différence du système continental, les rangées sont séparées d'un demi-ton, ce qui fait qu'il dispose de toutes les notes de la gamme chromatique. Les plus répandus en Irlande sont le si-do et le do♯-ré.
La plupart des modèles ont 23 boutons, les deux touches supplémentaires étant ajoutées dans les graves : la tonique est donc au 4e bouton et non au 3e comme sur les modèles à 21 boutons.

Système continental (deux rangs)

Schéma le plus courant hors Irlande et Brésil, les rangées sont séparées par une quarte ascendante, et ils ont le plus souvent huit boutons à la main gauche.

Deux rangs ½ Castagnari

Deux versions ici : le standard proposé en manufacture par Castagnari et un standard proposé par la Maison de l'Accordéon (Jean-Pierre Leray) à Rennes.
Le premier est plus régulier mais ne possède pas de la poussé, là où le second permet de mieux utiliser les gammes de base en proposant la sensible de la mineur (sol ♯) acessible dans les deux sens et le sol et le la inversés par rapport à la rangée de do, ce qui facilite le jeu mélodique et harmonique.

Système JPL (trois rangs)

Utilisé par défaut sur les modèles vendus par la Maison de l'accordéon à Rennes (aujourd'hui fermée). La main gauche est standard, en étandant le schéma des 12 basses avec les accords manquants et des inversions de sens utiles.
Difficile de comprendre la logique de ce schéma dans les aigus : la logique interne de chaque rangée (trois mêmes notes en poussé, quatre mêmes notes en tiré) est cassée, les altérations, habituellement sur la troisième rangée arrivent sur la première (et inversement).
Sur la troisième rangée, les notes se répètent par cycle de trois notes en tiré comme en poussé (au lieu du cycle de quatre notes en tiré).
Cette disposition semble privilégier un ambitus assez grand, au détriment du fonctionnement habituel de l'instrument.

Système continental (trois rangs)

Généralisation à trois rangs du système continental utilisé sur nos deux rangs. Ce système est largement utilisé en Amérique, que ce soit dans les musiques latines (Tex-Mex, Conjunto, Norteño, etc., qui vont favoriser les tonalités soldofa ou si♭–mi♭–la♭) ou pour la musique québécoise (lasol et soldofa). Contrairement aux systèmes avec altérations, ici toutes les notes de la gamme chromatique ne sont pas disponibles facilement (les notes manquantes sont sur les premiers boutons). Gymnastique de doigts nécéssaires (ce que les joueurs tex-mex n'ont aucun mal à faire), mais en contrepartie, on conserve le parallèlisme entre les rangées, ce qui rend l'apprentissage plus facile.
Attention, à la différence du modèle à deux rangs, ici, la rangée principale est la rangée du milieu. Si on veut comparer aux deux rangs, il faut alors voir un soldofa comme un dofa avec une rangée supplémentaire en sol.

Système Alt-F4 (trois rangs)

Malo Morvan a proposé sous ce nom une généralisation d'un type de plan de clavier rencontré fréquemment sur les trois rangées. Ici on inverse le sol et le la sur la rangée de do (l'auteur recommande d'ailleurs ce système sur deux rangs). Premier bénéfice, on peut alors placer les quatre altérations manquantes (do♯, mi♭, sol♯, si♭) en tiré. Le clavier possède ainsi toutes les notes de la gamme chromatique en tiré. En poussé, il manque six notes (do♯, mi♭, fa, fa♯, sol♯, si♭). Pour respecter la logique des claviers standard, il convient alors d'en choisir trois parmis ces six, et de les répéter des graves aux aigus. Ce choix dépend entièrement de votre jeu et de vos besoins. Par exemple, en choisissant mi♭, fa, fa♯, vous obtenez un clavier très proche du clavier Milleret-Pignol. En choisissant mi♭, fa, sol♯, vous vous rapprochez du système Heim.
Pour la main gauche, c'est entièrement à votre convenance. Vous pouvez par exemple opter pour un système classique basse-accord (cf. systèmes Heim et Corgeron), pour une rangée de basses seules (cf. système Milleret-Pignol) ou bien encore pour des systèmes comme le Darwin. Chaque système a ses avantages et inconvénients : le premier permet un jeu basse-accord dans les tons voisins, le second possède toutes les notes dans les deux sens. À vous de choisir.

Corgeron, Heim 1, Le Tron, Laloy, Gaillard (trois rangs)

Quatre dispositions de clavier très répandues, probablement les plans de clavier à trois rangées les plus fréquents. Ils sont relativement similaires. Les systèmes de François Heim et Bertrand Gaillard facilitent un peu plus le jeu dans les tonalités de base grâce aux sol et la inversés sur la troisième rangée, tandis que les systèmes de Jean-Michel Corgeron, Didier Laloy et Bruno Le Tron favorisent les altérations. La main gauche est faite de façons à ce que vous puissiez jouer sur les tons voisins sans encombres et présente un standard de facto pour les dix-huit basses. Selon les goûts, les huit basses de base sont positionnées en haut ou en bas du clavier.
Quatre bons choix si vous voulez évoluer sans modifier les deux rangées existantes (la troisième rangée garde le cycle de trois mêmes notes en poussé, quatre mêmes notes en tiré) et pouvoir dialoguer avec la majorité des accordéonistes. Si vous optez pour un modèle à douze basses, ne prenez pas en compte la rangée intérieure de basses.

Système Milleret-Pignol et Bottasso (trois rangs)

Ou Pignol-Milleret si vous préférez. Ce plan de clavier combine deux approches : un côté bi-sonore avec une organisation proche du standard des diatoniques sur les deux premières rangées mais une volonté de cohérence globale des trois rangées pour avoir une progression chromatique naturelle, du moins en tiré. Ainsi sur le premier rang reste-t-il standard, alors que le deuxième voit dans un premier temps le sol et le la être inversés, puis le sol est remplacé par un sol ♯. La troisième rangée est organisée pour qu'il y ait toute la gamme chromatique en tiré avec une progression la plus continue possible.
La main gauche présente les douzes basses habituelles, auxquelles on a ajouté une rangée de basses seules (pas d'accords donc). Par souci de légéreté et pour économiser une registration, les accords sont par défaut sans tierces.
Ce plan de clavier se répand de plus en plus, et on comprend bien pourquoi : il ne demande pas un effort trop important pour quelqu'un qui possédait un système classique, mais permet une grande polyvalence (mélodique, harmonique).
Le système utilisé par Simone Bottasso est identique, à l'exception du sol ♯ poussé en troisième rangée, remplacé par un fa ♯ poussé.